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Parlons des hommes

Dans cet article, je vais parler de masculinité. C'est un sujet qui très intéressant pour comprendre la construction chez le genre masculin, ce qui se cache derrière le mot homme et ce que ça provoque dans notre société.


La définition de la masculinité est un ensemble d'attributs, de comportements et de rôles associés aux garçons et aux hommes. C'est une construction social du genre donc ce que les hommes sont supposés être, physiquement , dans leurs comportements et dans leurs manières de penser. Dans notre culture un homme l'est si il est dur, stoïque, dominant et hétérosexuel. On parle de « masculinité hégémonique » qui perpétue le patriarcat. C'est à dire la domination des hommes sur les femmes. Mais aussi les rapports de pouvoir entre hommes, car il existe une hiérarchie entre eux, les hommes dominent les autres hommes qui ne correspondent pas à ses règles.


Sur Netflix le documentaire "The mask you live in" est entièrement dedié à la question.

Le documentaire explique bien que la masculinité n'est pas biologique. On programme les garçons à devenir des hommes, par la culture populaire, par les modes d'education. La masculinité est associée à la perfomance athlétique. Ensuite à la réussite financière,(les possessions, la performance professionnelle). Et enfin associée à la conquête sexuelle, on ne va pas le juger si il collectionne les conquêtes mais si il n'en a pas beaucoup.



La masculinité rejette le féminin. Et dans la société beaucoup de choses sont placées dans le registre féminin, comme les relations, l'empathie, l'émotion. On apprend donc aux hommes à maitriser leurs émotions comme la peur, la tristesse, les larmes, à ne pas parler de ce qui les rend tristes ou perturbés.


"On ne pleure pas chez moi.

Défends-toi ne cafte pas, ne va pas parler, garde ta souffrance pour toi.

Montrer tes émotions revient à être faible.

Tout était question d'argent.

Un homme doit dominer pour avoir le contrôle, un homme fait tout à l'extrême, un homme utilise la violence pour régler les problème des hommes"

Ce sont les mots qui ont été répétés à des hommes quand ils etaient jeunes. On les pousse à être durs et puissants, à ne développer presque aucune émotion, alors qu'elles sont totalement naturelles.


Au collège par exemple, les garçons ont un très gros attachement pour les autres, ils sont très proches et complices. Ils partagent beaucoup de choses, des secrets, mais une fois arrivés au lycée, des choses changent. Ils se retrouvent parfois perdus si leur amis du collège ne sont plus près d'eux. Ils ont du mal à recréer des liens et à parler de ce qui ne va pas. Ils pensent que partager leurs faiblesses avec d'autres garçons en grandissant devient dur car les autres peuvent s'en servir contre eux. Ils ressentent alors beaucoup de solitude et d'isolement. Et l'intimité masculine finie par être seulement rapportée au sexe. Pour les garçons toute trace d'initimité trop forte avec un autre garçon est à contrôler car elle peut être vu comme une attitude homosexuelle. Et évidement avec la masculinité hégémonique ils redoutent cela, ils sont forcés à rejeter tout ce qui efféminé, tout ce qui ne se rapporte pas à la domination de l'homme sur la femme. Ou de l'homme sur d'autres hommes. Une personne que je connais a caché un petit moment son homosexualité et s'est réfugié dans la drogue par peur de montrer au monde qui il était vraiment. Il se demandait ce que les gens allaient penser de lui, si il était normal, sans trouver personne à qui en parler.

Et d'ailleurs, c'est expliqué que les garçons vont aussi beaucoup boire et se droguer, car cela devient un bon prétexte pour échapper à ces règles. Ils peuvent enlacer leurs amis, leur dire ce qu'ils ressentent, ça n'a pas d'incidence si ils sont alcoolisé c'est l'alcool qui parle. Pas eux.

La construction des hommes passent aussi par les images médiatiques. Dans les film, on voit l'archétype de l'homme fort sans émotion taciturne, qui maîtrise tout qui est violent et donc qui paraît puissant. On montre les hommes dans des rôles de racailles qui incarnent des personnes dangereuses violentes, des dealeur, qui maltraitent les femmes. Les supers héros agissent avec violence aussi, pour garder le contrôle, maitriser. On représente aussi l'homme enfant, son corps n'est pas très musclé, mais sa masculinité va être définie par d'autres actions, comme dégrader les femmes, des activités risquées, ne penser qu'au sexe ou être un drogué. On retrouve ces schémas dans les clips, les jeux vidéos. Les images médiatiques jouent un rôle important sur le comportement. On peut rire de ça à l'écran car c'est une fiction. Mais à force de voir des hommes forts se faire respecter parce qu'ils sont violents, musclés, avec des conquêtes et une certaine absence de sentiment ça influence les hommes. Inconsciemment ou consciemment, c'est la suite de l'éducation qu'ils reçoivent.


La pornographie joue un rôle dans l'enfermement des hommes,. La performance sexuelle est au cœur des stéréotypes. Un homme doit assurer au lit , et avec l'accès à la pornographie aussi facilement ils se font une idée de ce qu'est la sexualité, alors que ça n'est pas la réalité. Ils vont objectifier le corps de la femme et ne pas forcément comprendre que tout ce qu'ils voient est de la fiction. Ils peuvent avoir du mal à développer des relations sexuelles saines, et c'est indiqué que la violence et le sexisme dans la pornographie augmente l'admission du mythe du viol indirectement à leurs yeux car les femmes et actrices des vidéos apprécient la violence sexuelle. Mais on oublie aussi que les hommes subissent des violences sexuelles, 1 garçon sur 6 est sexuellement agressé. C'est encore plus tabou pour le sexe vu comme dominant.

J'ai aussi écouté deux podcast produits par Madmoizelle " The Boys Club" où les invités sont uniquement des hommes qui viennent échanger sur la masculinité.


Je voulais partager le passage de Leopold où il parle de la relation avec son père. Il a toujours vu son père comme un ami, pas un père, pas très présent dans l'éducation mais là pour le faire rire. Lorsqu'il était petit il a fait de la danse classique, mais son père l'a fait arrêter car il voyait cela comme "un truc d'homosexuel" en citant ces mots, alors qu'il était passionné par cette activité. Il a fait aussi du poney, mais ce fut le même shéma. Selon Léo, ça n'aurait pas plu à son père qu'il continue dans ces passions là, ça rend son fils éffeminé. A la différence, sa mère voulait simplement qu'il s'épanouisse. Léo témoigne sur ses relations amicales personnelles, sur le fait que les garçons ne parlent pas trop de leurs soucis, ou alors alcoolisés. Seul sa copine est au courant de ses sentiments, ses peines. Il se confie aux femmes. Pourtant son groupe d'amis est un groupe de très longue date, mais généralement c'est plus l'humour qu'ils partagent tous ensemble.

Bilal Hassani est aussi passé dans The Boys Club. C'est un jeune homme de 19 ans, qui se fait harceler sur les réseaux sociaux justement dû à son identité, le rapport à la virilité est au cœur du sujet. Le rapport au genre est bouleversé avec ce garçon sur internet. Il se sent homme pourtant il porte des perruques, il porte des talons, il porte du maquillage . Il dit qu'il assume sa part de féminité. Pendant l'interview Bilal répond qu'être un homme c'est être viril, supérieur à la femme, privilégié dans la société, le système les profs, les gens dans la rue la télé, l'homme était fort, solide, pas fragile. C'est ça qu'on lui a appris mais qu'il n'a jamais réussi à l'incarner. Lui est un jeune homme très sensible. Il témoigne que sa mère l'a toujours protégé et accepté comme il l'est, dans sa personnalité, ses choix, ses goûts et son orientation sexuelle et ça lui a permis d'avoir son monde, protégé des autres. Car sa façon d'être, de porter des perruques dès le plus jeune âge, de se déguiser en fille, pouvait être mal vu par la société. Et il est très heureux ainsi, il réussi à être lui-même et c'est très important. C'est un comportement bienveillant.


Je vais finir en vous parlant de la conférence de Justin Baldoni "Why I'm done trying to be a man enough"


Son speech Tedx sur la masculinité, les rôles du genre, et sur son parcours de vie en tant qu'homme est l'un des plus impressionnants que j'ai vu. Il évoque son éducation en expliquant qu'il en a longtemps voulu à son père de lui avoir appris à être tendre plutôt que d'être un gros dur et lui apprendre à chasser ou à se battre. Car être tendre signifie être maltraité.

Il explique par la suite des actions qu'il a remarqué et vécu sur Instagram.

Il avait partagé une photo avec sa compagne où ils s'embrassent.

Une jeune femme avait tagué sous la photo son petit ami mais la réponse de celui-ci fut " Arrête de me taguer sur des publications merdiques de gays". Justin lui a répondu en voulant comprendre pourquoi l'amour qu'il avait pour sa femme pouvait être aussi mal vu. Le jeune homme s'est immédiatement excusé en lui racontant que toute sa vie on lui a dit que les signes d'affection étaient méprisés, et qu'il se battait entre les constructions sociales et l'amour qu'il avait pour sa petite amie. Quelques semaines plus tard ce même jeune homme lui envoya "merci" suivit d'une photo de lui et sa petite amie où il lui faisait sa demande en mariage. Puis, il explique que son public masculin s'intéresse à ses vidéos où il partage ses séances de sport, mais lorsqu'il parle de l'amour qu'il porte à ses proches, de l'égalité des sexes ou de sa son trouble de dysmorphie corporelle, il n'y a plus que les femmes qui réagissent.


A la fin, il incite les hommes à se laisser le droit d'être vulnérables, de demander de l'aide à un autre homme (ou femme) sans honte. A reconnaître leur sensibilité, d'écouter les femmes et de les croire sur les injustices qu'elles vivent. D'admettre leurs tords pour cesser cette masculinité toxique. Lui a comprit que ça ne pouvait plus continuer ainsi. "J'ai fait semblant d'être un homme que je ne suis pas toute ma vie. J'ai fait semblant d'être fort quand je me sentais faible. Confiant quand je me sentais mal. Et dur quand vraiment j'étais triste. Je suis fatigué, c'est épuisant d'essayer d'être un" vrai mec" pour tout le monde tout le temps."


Je me suis rendue compte grâce à ces informations à quel point la masculinité est une construction toxique pour les hommes comme pour les femmes car elle s'éparpille un peu partout et bouleverse les relations humaines. C'est important d'essayer de construire un monde plus sain en cassant ces barrières, ces stéréotypes, et de trouver un équilibre pour les deux sexes, sans devoir suivre les normes d'un genre.


Agathe

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